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Apprendre à jouer la guitare soi-même

homme avec une guitare

Tu souhaite apprendre à jouer de la guitare par toi-même ? Super, nous avons ici les conseils parfaits pour tes premiers pas. Tu apprendras tout ce qu'il faut savoir sur l’anatomie, la tenue, l'accordage correct et le jeu correct. Ensuite, nous serons prêts à jouer nos premières notes ensemble !

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10 conseils pour s'échauffer sans instrument

Femme avec les mains jointes

La formation de musicien(ne) se concentre principalement sur le travail avec l'instrument. On oublie souvent que la pratique d'un instrument de musique requiert certaines conditions physiques. Nous considérons comme allant de soi que nous avons la force de le tenir et que nous sommes capables de jouer pendant des heures. Ce n'est que lorsque des troubles apparaissent sous forme de tensions, de surmenages ou de douleurs que nous ressentons la performance élevée que nous exigeons de l'appareil locomoteur. L'échauffement devrait donc faire partie intégrante de notre routine de pratique.

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Avis aux amateurs de films!

- 10 arrangements épiques pour piano -


Le premier volume de la star allemande de YouTube, Patrik Pietschmann, comprend 10 musiques de film instrumentales : des productions cinématographiques excellentes telles que Star Wars - The Mandalorian, The Avengers de Marvel et le classique moderne du genre de pirates He's A Pirate, ainsi que les succès de streaming The Witcher et Game Of Thrones. Un vrai plaisir pour les pianistes expérimentés et les mordus du cinéma. Si vous ne vous débrouillez pas tout seul/e avec les partitions, vous trouverez des vidéos de piano pour tous les morceaux sur la chaîne YouTube de Pietschmann.
 
 

Au programme:



  • Cornfield Chase

  • Toss A Coin To Your Witcher

  • The Mandalorian

  • He's a Pirate

  • Game of Thrones

  • A Dark Knight

  • Into the Unknown

  • Now We Are Free

  • The Avengers

  • Time

La Playlist Pop pour piano

- Playlist 1 -


10 Pièces arrangées par Carsten Gerlitz



Bienvenue à la playlist par excellence de chansons merveilleuses et sentimentales pour tous les pianistes à la recherche d'arrangements pour piano impressionnants et faciles à jouer.
Après le grand succès de sa série pour piano de bar SCHOTT PIANO LOUNGE, Carsten Gerlitz consacre cette nouvelle série de pièces entièrement au faste et au glamour des plus grands tubes de pop de différentes décennies. De grandes mélodies, des harmonies envoûtantes, habilement présentées dans des arrangements magnifiques - voilà la nouvelle POP PIANO PLAYLIST.
La cerise sur le gâteau, ce sont des pistes play-along agréables qui rendent les interprétations encore plus authentiques.

Dans ce sens : JUST PLAY IT !

Les chansons qui vous attendent:



  • All Of Me (John Legend)

  • You've Got A Friend (Carole King)

  • Skyfall (Adele)

  • Have I Told You Lately (Van Morrison)

  • Hallelujah (Leonard Cohen)

  • Free As A Bird (The Beatles)

  • Shallow (Lady Gaga & Bradley Cooper)

  • Perfect (Ed Sheeran)

  • You Raise Me Up (Westlife)

  • Mmm Mmm Mmm Mmm (Crash Test Dummies)

Œuvre de la semaine – György Ligeti : Concerto pour piano et orchestre

C’est par l’appellation de « Credo esthétique » libre de toute contrainte extérieure ou stylistique que Ligeti a défini son Concerto pour piano et orchestre. Les cinq mouvements de ce concerto sont intimement liés au tour de force d’environ 25 minutes rempli de découvertes pianistiques, aujourd’hui partie intégrante du répertoire de nombreux pianistes. Deux ensembles orchestraux ont inscrit ce concerto à leurs programmes ces jours-ci : les 9, 10 et 11 mai 2019, Pierre-Laurent Aymard se joint à l’Orchestre symphonique de San Francisco, tandis que Sébastien Vichard s’associe à L’Ensemble intercontemporain le 10 mai 2019 à Paris, et le 11 mai 2019 à Zurich.

C’est à peu près au même moment que le Concerto pour piano que Ligeti entreprit dans les années 1980 son travail sur les Études pour piano, qui proposent une refondation nouvelle des possibilités sonores et techniques du piano. Cette refondation se retrouve dans les deux œuvres, proches l’une de l’autre tant sur le plan de la technque de jeu que sur celui de la composition musicale. L’une de ces possibilités nouvelles consiste à créer une succession de très courtes notes différentes jouées dans un tempo très rapide, constituant ainsi un tissu sonore stable, planant, pour ainsi dire. Dans le Concerto pour piano, c’est cette technique qui caractérise essentiellement les types de mouvements vifs et agités.

Par ailleurs, Ligeti crée dans les parties instrumentales une richesse sonore d’une grande hétérogénéité, par exemple avec un pizzicato proche du bruit aux cordes, alors que les cuivres jouent avec sourdine en timbres métalliques ou en sons naturels. Des instruments inhabituels contribuent à élargir le champ sonore : ainsi de l’intervention, au début du deuxième mouvement, d’un ocarina-alto et d’une flûte-lotus (« jazzo-flûte ») au cours d’un échange nostalgique avec le piccolo et le basson.

György Ligeti : Concerto pour piano et orchestre – Le répertoire standard du piano au XXe siècle


Ligeti va chercher son matériau musical dans les différents modes dont on dispose, comme par exemple les gammes par ton, ou les modes pentatoniques, tout en y mélangeant en outre souvent d’autres sortes d’échelles. Le résultat amène à des types de sonorités très particulières qui, utilisées avec des expressions rythmiques complexes et des mélanges harmoniques originaux, produisent un effet sonore proche de l’illusionisme. Dans leur mélange sonore, ces éléments font naître des connexions très particulières entre les motifs individuels joués aux différents instruments, dont on cherchera une trace écrite sans la trouver dans la partition, car seule pourtant la perception en émerge.
Les phénomènes d’illusions musicales, qui m’importent tellement, ne constituent pas un but en soi, mais relèvent plutôt des fondements de mon comportement esthétique. Je donne la primauté à des formes musicales tenant moins du processus que de l’artefact : la musique en tant que « gel » du temps, en, tant qu’objet évoqué dans notre espace imaginaire, dans notre représentation, en tant que création qui de fait ne se développe pas dans l’écoulement du temps, mais, qui, grâce à l’imagination, est présente dans la concomitance de tous ses instants. Bannir le temps, abroger son écoulement, l’inclure dans le Maintenant de l’instant, voilà le but premier de ma composition. – György Ligeti

Outre le Concerto pour piano et orchestre, on pourra aussi entendre à Paris le 10 mai 2019, également de Ligeti, le Concerto pour violon et Orchestre ainsi que son Concerto hambourgeois pour cor et orchestre de chambre. Par ailleurs, l’Orchestre philharmonique de la Ville de Birmingham joue le 9 mai 2019 le Concert Românesc, tandis que l’opéra de Ligeti Le grand macabre célèbre sa première le 10 mai 2019 à la Elbphilharmonie de Hambourg.

 

Œuvre de la semaine – Thierry Pécou: Nahasdzáán ou le monde scintillant

 

L’état actuel de notre planète, de plus en plus détruite par l’humanité, fait l’objet du nouvel opéra de chambre de Thierry Pécou. Le compositeur, pour ce faire, choisit comme angle de vision la tradition des Indiens Navajos d’Amérique du nord, qui entretiennent une particulière relation à la terre et à la nature. Le 23 avril 2019, Nahasdzáán ou le monde scintillant est créé à l’Opéra de Rouen en Normandie, sous la direction de Pécou lui-même. La régie et la chorégraphie sont confiés aux soins de Luc Petton.

L’immersion dans la culture indigène joue un rôle essentiel dans le travail de composition de Pécou, qui a vécu un long moment au Canada, en Russie, en Espagne et en Amérique latine. C’est ainsi que Pécou, dans sa Symphonie du Jaguar et dans sa Cantate Passeurs d’eau, s’est approché de la musique et des traditions des tribus indiennes d’Amérique du nord. Pour Nahasdzáán, il fait ici appel à des textes de la poétesse Navajo Laura Tohe, qui traitent du mythe de la Création des Navajos, tout en recherchant leur rapport avec le monde contemporain.
Notre mode de lecture des histoires saintes et des cérémonies sacrées des Indiens Navajos avait pour objectif de révéler les blessures dramatiques causées par l’homme à « Nahasdzáán » (= la terre-mère), et en même temps de montrer la force du concept navajo de « Hozho », qui réunit en soi l’harmonie, la santé et la beauté. À la fin du rituel, qui convoque les figures mythologiques des Navajos, les animaux sont inquiets : quels nouveaux mondes les hommes inventeront-ils pour sauver la terre et échapper à la catastrophe ? – Thierry Pécou

L’histoire de la Création selon les Navajos évoque l’existence de quatre mondes successifs. Le premier, le monde noir, était une sorte de monde souterrain dans lequel vivaient différentes sortes de dieux et d’esprits. Le deuxième et le troisième mondes, respectivement vert et jaune, sont habités par des créatures surnaturelles, tandis que le quatrième monde, blanc, est peuplé par les hommes. Ces quatre mondes se reflètent dans les quatre parties de l’opéra Nahasdzáán. En outre, dans chacun de ces mondes, un rôle important est confié aux animaux, auxquels la culture Navajo accorde une très haute valeur. C’est ainsi que le Finale de l’opéra est confié à des rôles d’animaux qui commentent l’état du monde et viennent exprimer leur espoir d’une amélioration. Par ailleurs, la mise en scène fait également intervenir des animaux vivants sur la scène.

Thierry Pécou – Nahasdzáán ou le monde scintillant: un opéra de chambre sur des traditions indiennes


Dans sa structuration musicale, Pécou place le contenu du texte au centre de la composition, en concevant les quatre parties vocales dans l’immédiate proximité du rythme de la langue. De longues notes tenues et des figures sonores expressives caractérisent les parties instrumentales de l’ensemble de chambre dont les musiciens entretiennent un dialogue captivant entre eux et avec les parties vocales.

Après la création de l’œuvre, une seconde représentation de Nahasdzáán ou le monde scintillant a lieu à Caen le 2 mai 2019. En Allemagne également, on découvre de plus en plus la musique de Thierry Pécou, comme par exemple à Sarrebruck le 12 mai 2019, où l’orchestre philharmonique de la radio Sarrebruck–Kaiserslautern présente la première audition en Allemagne de son concerto pour piano L’Oiseau innumérable – avec au piano le compositieur, et au pupitre Jonathan Stockhammer.

Œuvre de la semaine – Erich Wolfgang Korngold : The Sea Hawk

Le film hollywoodien d’aventures The Sea Hawk (titre français : « L’Aigle des mers »), de 1940, présente la sauvagerie des combats maritimes, le courage des flibustiers et la gloiredes maisons royales, le cliquetis des sabres entrechoqués et le claquement des coups de pistolets. Le cadre musical de cette mise en scène monumentale a été conçu par le compositeur Erich Wolfgang Korngold. Aujourd’hui, la musique trépidante de ce film est le plus souvent donnée à entendre en concert, et c’est ainsi le cas le 3 avril 2019 à Kaiserslautern, avec l’Orchestre du Théâtre de Pfalz placé sous la direction de Uwe Sandner, ainsi que le 7 avril 2019 au château royal de Tunbridge Wells en Grande-Bretagne, avec l’Orchestre symphonique local, sous la direction de Roderick Dunk.

Le compositeur autrichien Erich Wolfgang Korngold a bénéficié au début du XXe siècle d’un grand succès avec ses opéras, au premier rang desquels Die tote Stadt (La ville morte). Lorsqu’il dut, en 1928, s’exiler en Amérique avec sa famille, Korngold devint l’un des compositeurs les plus demandés de Hollywood. Il écrivit des musiques pour une vingtaine de films et fut couronné d’un Oscar à deux reprises. Jusqu’à nos jours encore, c’est le style de composition de Korngold qui étend son influence sur tout le genre de la musique symphonique de film. Selon les experts cinématographiques de CineFix, la musique de The Sea Hawk est la première au Top 10 Scores of All Time (Top 10 des meilleures musiques de film de tous les temps).

Star du cinéma, l’acteur Erroll Flynn joue dans The Sea Hawk le rôle du flibustier Geoffroy Thorpe, dont l’histoire s’inspire de la biographie du marin et corsaire anglais Sir Francis Drake. Avec en arrière-plan la guerre entre les deux grandes puissances maritimes que représentaient l’Espagne et l’Angleterre à la fin du XVIe siècle, Thorpe se bat, dans le film du réalisateur Michael Curtiz, sous le drapeau de la couronne d’Angleterre contre les espagnols. Après de nombreux rebondissements, Thorpe parvient à prévenir les forces britanniques d’une attaque dévastatrice de l’Armada espagnole, ce qui, communément, fut interprété comme une métaphore de l’embrasement tout récent de la seconde guerre mondiale, et du rôle d’agresseur de l’Allemagne. Thorpe, après avoir ainsi sauvé heureusement sa patrie, fut richement récompensé par la Reine Elisabeth Ière.

Erich Wolfgang Korngold : The Sea Hawk – un cadre musical pour un film d’aventures maritimes


Dans sa musique de film, Korngold renoue avec ses travaux précédents de compositeur dans le domaine de l’opéra et de la musique de scène. C’est ainsi qu’il a fait de nouveau appel à la technique du leitmotiv afin de caractériser musicalement certains personnages, certaines situations ou certaines associations. Le langage harmonique post-romantique et le recours à un orchestre symphonique de grand effectif rendent possible une ressource de sonorités forte en expression et d’une grande efficacité, dans la tradition de Wagner et de Strauss, par laquelle Korngold renforce l’aspect visuel du film sur le plan émotionnel de la musique.
La musique, c’est la musique, qu’elle soit destinée à la scène, au pupitre de chef ou au cinéma. Sa forme ne peut en être transformée, et même si la manière de la noter peut être différente, le compositeur ne peut faire aucune sorte de concession quant à ce qu’il considère être sa conviction musicale personnelle. – Erich Wolfgang Korngold

La musique de film de Korngold reste également accessible sans le mouvement des images, comme musique instrumentale en soi, pour le temps de sa durée. Publiées chez Schott, il existe ainsi deux variantes de la musique de The Sea Hawk pour la salle de concert : le thème principal iconique de 6 minutes sous la forme Theme from the motion picture (« Thème du film »), et une Suite plus complète, d’une durée de 17 minutes, réalisée par Patrick Russ à partir de la musique intégrale du film. Dans le cadre du concert de Kaiserslautern, on pourra même entendre deux fois la musique de Korngold pour le cinéma, car outre The Sea Hawk, sera également jouée la fanfare tirée du film Kings Row (titre français : « Crimes sans châtiment »), qui aura sans doute aucun été à la base de l’inspiration de musiques de superproductions plus tardives comme Superman et La guerre des étoiles. Dans la salle de la Mairie de Stadtbergen, on pourra également entendre, le 7 avril 2019, la Suite symphonique tirée de la musique du film The Adventures of Robin Hood (« Les aventures de Robin des Bois »). Et le célèbre Konzert D-Dur für Violine und Orchester (« Concerto pour violon et orchestre en ré majeur »), dans lequel Korngold fait des citations tirées de ses musiques de film, est donné les 4 et 5 avril 2019 par l’Orchestre national symphonique estonien à Tartu et à Tallinn en Estonie.

 

 

Œuvre de la semaine – Charles Ives : Central Park in the Dark

C’est à peine à quelques pas du Central Park de New York, renommé dans le monde entier, que se trouve la salle de concert de l’Orchestre Philharmonique de New York, le David Geffen Hall, dans le Lincoln Center. C ‘est pourquoi ce célèbre orchestre est bien la phalange idéale pour l’interprétation de Central Park in the Dark (Central Park dans l’obscurité) de Charles Ives. Le concert du 21 mars 2019 est placé sous la direction du directeur musical de l’orchestre, Jaap von Zweden.

Ives a composé cette pièce en 1906, encore intitulée à cette date sous le titre encombrant de A Contemplation of Nothing Serious or Central Park in the Dark in « The Good Old Summer Time » (Contemplation de choses non sérieuses, ou Central Park dans l’obscurité par un « bon vieux temps d’été»). L’œuvre fait partie des Three Outdoor Scenes (Trois scènes d’extérieur), aux côtés de la très calme pièce d’orchestre The Pond (L’étang) et du trépidant Hallowe’en pour piano et quatuor à cordes.

La première audition mentionnée officiellement de Central Park in the Dark date seulement de l’année 1946, car les compositions de Charles Ives, né en 1874, ne rencontrèrent le succès que tardivement. Ainsi lui était-il nécessaire d’avoir un emploi principal auprès d’une compagnie d’assurance, afin de pouvoir développer son style de composition en restant libre de toute dépendance financière.

Charles Ives : Central Park in the Dark – Portrait nocturne du célèbre parc


Central Park in the Dark réunit ensemble les deux caractères des autres pièces des Three Outdoor Scenes. Cela commence doucement, par une suite d’accords atonaux aux cordes, qui installent une atmosphère particulière diffusant chaleur nostalgique et mélancolie nocturne. Au-dessus de la surface sonore des cordes, Ives fait jaillir par éclairs de courts motifs et de brèves mélodies, qui représentent les bruits de la ville venant traverser le calme du parc. Dans le cours du morceau, ces jaillissements sont de plus en plus denses, de plus en plus d’évènements se superposent, jusqu’à ce que la composition revienne d’un seul coup au calme, pour ensuite disparaître dans le doux bercement des accords de cordes.
« Les cordes personnifient les bruits de la nuit et le silence de l’obscurité – ils sont interrompus par les bruits en provenance du « Casino » de l’autre côté du lac – par les chanteurs de rue venant du carrefour du Circle, entonnant par bribes les rengaines de la journée – par quelques fêtards noctambules sortant du bar du Healys – par un défilé, une parade de rue, une « explosion » lointaine – par les crieurs de journaux d’éditions spéciales –, par des pianolas dont la guerre des ragtimes fait rage dans les appartements « donnant sur le jardin », avec une automobile et un orchestre de rue qui se joignent au chœur – par une voiture de pompiers, un omnibus dont les chevaux trottent au loin, puis s’arrêtent, puis recommencent, les voyageurs s’interpellent – puis on entend de nouveau l’obscurité – comme un écho sur le lac – et puis nous rentrons à la maison. »
Charles Ives

À côté de Central Park in the Dark, l’Orchestre Philharmonique de New York met également au programme des œuvres de Johannes Brahms et John Adams. Le même concert est redonné le 23 et le 26 mars 2019, également au David Geffen Hall.

 

 

Photo: greips de Pixabay

Œuvre de la semaine – Jörg Widmann: Babylon-Suite

Dans le cadre du festival Présences est proposée au public, le 16 février 2019 au Grand Auditorium de Radio France à Paris, la Babylon-Suite de Jörg Widmann. L’Orchestre national de France est placé sous la direction de Nicholas Collon. L’exécution est accompagnée d’une installation vidéo réalisée par des étudiants de l’École Estienne.

La Babylon-Suite se fonde sur l’opéra Babylon de Widmann. Elle extrait l’essence de ce monumental opéra composé pour une très grande formation, en une œuvre d’une trentaine de minutes. Widmann ne s’est pas contenté, pour ce faire, de transposer les parties vocales en les confiant à des instruments solistes, il s’est agi bien plus de faire correspondre au mieux les timbres vocaux au langage orchestral, même si, à cet effet, il était nécessaire d’en passer par des changements allant jusqu’à l’apport de nouveaux matériaux compositionnels. La Suite est caractérisée par un important effectif de percussions très diversifié, et relie entre eux des éléments musicaux très divers, comme des mélodies lyriques, des hymnes majestueux et de la musique de marche d’origine populaire.

Jörg Widmann – Babylon-Suite : une œuvre jumelle de l’opéra.


L’opéra Babylon repose sur un livret du spécialiste de la culture et philosophe Peter Sloterdijk. De son association à la musique de Widmann se dégage une interprétation toute personnelle du mythe biblique de la ville de Babylone, qui met l’accent non pas sur la construction de la tour et la punition divine qui s’ensuivit, mais au contraire s’attache à la vie commune des différentes cultures dans la ville et à leur organisation sociale.

Le protagoniste de l’opéra est Tammu, un Juif de l’exil à Babylone, mais qui s’est bien accoutumé à vivre à l’étranger. Il est pris entre deux femmes de nature différente : L’Âme, sa compagne juive, qu’il aime comme une sœur, alors qu’il se sent au contraire attiré sexuellement par la prêtresse babylonienne Inanna. Quand Tammu est mis a mort en tant que victime humaine sacrifiée aux dieux, les deux femmes sont associées dans leur deuil. Inanna parvient cependant à sauver son bien-aimé Tammu et à le faire sortir de l’empire des morts, posant ainsi les bases d’un nouvel ordre social à Babylone. Car la sauvetage de Tammu a mis en évidence le non sens des sacrifices humains.

Dans ces deux personnages féminins se reflètent leurs différences culturelles : la culture monothéiste et monogame de la population juive, qui s’est maintenue dans l’exil, et la culture multiculturelle babylonienne, qui rend hommage à de nombreux dieux ainsi qu’à l’amour libre. Cette opposition se présente tout particulièrement dans le cadre du cinquième tableau, où la communauté juive entonne un Psaume de plainte (« Sur les rives des fleuves de Babylone, là nous nous assîmes, et nous pleurâmes au souvenir de Sion. »), tandis que les Babyloniens honorent leurs dieux dans une cérémonie au caractère festif. Widmann compose pour cet endroit une musique d’une densification retentissante pour laquelle il fait appel à un contrepoint à 17 voix, en divisant l’orchestre jusqu’à 70 parties.
« En tant que compositeur, ma tâche consistait à formuler les énergies conflictuelles d’une manière aussi fortement différenciée que possible, tout en trouvant la possibilité malgré tout d’obtenir une cohérence de l’ensemble des scènes. Le principe de construction de l’opéra, qui repose sur un soubassement gigantesque pour s’amenuiser ensuite vers le haut, ressemble à la tour de Babel. »
(Jörg Widmann)

Le 9 mars est créée à l’Opéra national Unter den Linden de Berlin une nouvelle version de l’opéra. Dans une mise en scène d’Andreas Kriegenburg, Mojca Erdmann chantera le rôle de L’Âme, Susanna Elmark, celui de Susanna, et Charles Workmann, Tammu, sous la direction musicale de Christopher Ward. Quelques jours auparavant, les 25 et 26 février 2019, Daniel Barenboim introduit le public à la nouvelle production de l’opéra en faisant entendre la Babylon-Suite. Que ce soit sous forme d’opéra, ou sous forme de Suite, – le mythe de Babylone, dans ces compositions de Widmann, est bien vivant, et vient nous aider à changer le regard que nous jetons sur les enjeux actuels de notre propre société.

 

 

Photo: Bayerische Staatsoper München / Wilfried Hösl

 

 

Œuvre de la semaine – Pēteris Vasks : 2e Symphonie

Une violence sonore monumentale, et de tendres mélodies lyriques – c’est entre ces deux extrêmes que balance la 2e Symphonie pour grand orchestre de Pēteris Vasks. Le 1er février 2019, cette symphonie est présentée pour la première fois sur le continent nord-américain, dans le cadre du New Music Festival de Winnipeg au Canada. Sous le thème générique de « Cosmic Time », le Symphony Orchestra de Winnipeg joue sous la direction de son directeur musical Daniel Raskin.

Cette symphonie, qui résulte d’une commande passée par la BBC et par le Bournemouth Symphony Orchestra, a été créée en 1999 à Londres. Depuis, elle a été jouée à de nombreuses reprises, mais exclusivement en Europe. Bien que l’œuvre ne consiste qu’en un mouvement unique, elle présente, dans sa durée de quelque 40 minutes, une longueur non négligeable. Et l’effectif orchestral de cette symphonie, lui aussi, est très large, comprenant notamment d’importants pupitres de vents, piano, célesta et harpe, ainsi qu’une section de percussions très fournie. 

Pēteris Vasks – 2e Symphonie : une œuvre orchestrale d’une grande violence sonore sur un arrière-plan de tristesse


Avec un effectif d’une telle force, Vasks souhaitait  exprimer la souffrance à laquelle ont été contraints ses compatriotes lettons sous l’occupation allemande puis russe au cours du XXe siècle. L’atmosphère qui y domine est essentiellement sombre. En de nombreux endroits se dégagent des sensations de menaces jouées forte, comme par exemple dès le début de l’œuvre, où sont représentées la peur et la désespérance des gens. Mais Vasks ne s’en tient pas là. Encore et toujours se rencontrent, dans cette 2e Symphonie, des moments de plein optimisme et d’espoir, exposés par des thèmes tendrement mélancoliques et des sonorités de cordes lumineuses, dans des mélodies aux tournures de chansons populaires ou de motifs de chants d’oiseaux.
"J’ai le sentiment que chaque compositeur sincère doit chercher une solution aux crises qui règnent à son époque. Aller vers plus d’équilibre, plus de foi. Un compositeur peut montrer comment l’humanité est capable de vaincre cette passion pour l’auto-destruction qui l’habite. Quand nous sommes en mesure d’en sortir, de trouver l’occasion de créer de l’espoir, alors, je veux bien considérer cela comme une affaire personnelle."
Pēteris Vasks

Le fondement de cette attitude droite se trouve notamment dans la biographie de Vasks, lui dont les conditions d’existence ont été directement soumises aux restrictions de liberté de la vie en URSS. Né en Lettonie en 1946, il ne put, en tant que fils de prêtre, faire des études dans son pays. Il partit étudier la contrebasse en Lituanie, et fit ensuite partie de différents orchestres lettons, avant de pouvoir, encore dans les années 1970, entreprendre ses études de composition à Riga. Encore eut-il à souffrir de multiples représailles, au prétexte que sa musique n’était pas conforme à la doctrine artistique gouvernementale. Aujourd’hui, Vasks est l’un des compositeurs les plus connus et les plus souvent joués de l’ancienne Union soviétique. Ses compositions ont été récompensées à maintes reprises, et sont par ailleurs souvent rejouées dans le cadre de spectacles chorégraphiques. C’est ainsi que la 2e  Symphonie fut, dans les vingt années ayant suivi sa création, « dansée » trois fois, par le Ballet du Rhin, par le Ballet national letton et par le Ballet de Mayence.

Au New Music Festival de Winnipeg, au Canada, ce n’est pas seulement la 2e  Symphonie qui sera jouée. Dans le programme du concert « New Visions » du 30 janvier pourront également être entendus son concerto pour violon Vientuļais eņģelis (L’ange solitaire), en première audition au Canada, et le Dona nobis pacem pour chœur mixte et orchestre à cordes.