Œuvre de la semaine : Alexander Goehr – Verschwindendes Wort
- 22 nov. 2016
Les 25 et 26 novembre ont lieu les deux premières exécutions respectivement en Angleterre puis en Allemagne de l'œuvre d'Alexander Goehr Verschwindendes Wort (que l'on pourrait traduire par "Le mot disparaissant"). L'Ensemble Modern sera l'interprète de l'œuvre au Wigmore Hall de Londres, et, le lendemain, à l'Alte Oper de Francfort. Lucy Schaufer et Christopher Gillet prêtent leur voix aux "mots disparaissant".
Verschwindendes Wort est un cycle mixte constitué de Lieder, duos et pièces instrumentales pour mezzosoprano, ténor et ensemble instrumental. Composé d'abord, en 2013, pour deux voix et piano, il fit en 2015 l'objet d'une instrumentation. Verschwindendes Wort est consacré à l'aspect polysémique des mots et en même temps à la désaffection de l'homme envers la nature. Alexander Goehr met en musique sept textes de six auteurs différents, parmi lesquels Jakob Böhme, Rainer Maria Rilke et Ingeborg Bachmann, qui ont chacun contribué à ouvrir différentes perspectives au problème de la signification et de l'intelligibilité. Entre les mouvements chantés, cinq préludes instrumentaux offrent aux mots une opportunité de s'y glisser pour disparaître.
Verschwindendes Wort commence par l'image de l'arbre du langage tel que le mystique allemand Jakob Böhme se le représentait au début du XVIIe siècle : au fur et à mesure de sa croissance et de sa diversification, la langue universelle de la nature se sépara en de multiples langues plus faibles. Dans le deuxième chant, Goehr met en musique l'histoire d'Adam qui se vit chargé par Dieu de donner à chaque animal le nom qui lui revenait. Dans les mouvements suivants, les poèmes reflètent chacun à sa manière les différents modes de relation aux mots. Ces textes éveillèrent l'attention de Goehr au moment où il travaillait au cycle pour baryton TurmMusik. Cette œuvre, qui s'inspire de l'histoire de la construction de la tour de Babel, est donc en étroite parenté thématique avec Verschwindendes Wort.
Verschwindendes Wort fut créé le 22 janvier 2016 à New York. Le cycle, d'une durée de 35 minutes, y reçut de grandes louanges pour la combinaison de mystique et de transparence qui le caractérise.
Outre Verschwindendes Wort, l'Ensemble Modern donne en création, dans les concerts de Londres et de Francfort, deux autres nouvelles œuvres d'Alexander Goehr, qui viennent compléter la Manere I de 2008 de manière à former un triptyque : à Manere II, pour clarinette et cor, succède Manere III, dans laquelle un violon vient transformer l'effectif en trio. Le mot Manere désigne, dans les chorals grégoriens, une sorte de mélisme couramment employé jusqu'au XIVe siècle, pour généralement disparaître ensuite.
Verschwindendes Wort est un cycle mixte constitué de Lieder, duos et pièces instrumentales pour mezzosoprano, ténor et ensemble instrumental. Composé d'abord, en 2013, pour deux voix et piano, il fit en 2015 l'objet d'une instrumentation. Verschwindendes Wort est consacré à l'aspect polysémique des mots et en même temps à la désaffection de l'homme envers la nature. Alexander Goehr met en musique sept textes de six auteurs différents, parmi lesquels Jakob Böhme, Rainer Maria Rilke et Ingeborg Bachmann, qui ont chacun contribué à ouvrir différentes perspectives au problème de la signification et de l'intelligibilité. Entre les mouvements chantés, cinq préludes instrumentaux offrent aux mots une opportunité de s'y glisser pour disparaître.
Verschwindendes Wort d'Alexander Goehr – Signification de la signification
Verschwindendes Wort commence par l'image de l'arbre du langage tel que le mystique allemand Jakob Böhme se le représentait au début du XVIIe siècle : au fur et à mesure de sa croissance et de sa diversification, la langue universelle de la nature se sépara en de multiples langues plus faibles. Dans le deuxième chant, Goehr met en musique l'histoire d'Adam qui se vit chargé par Dieu de donner à chaque animal le nom qui lui revenait. Dans les mouvements suivants, les poèmes reflètent chacun à sa manière les différents modes de relation aux mots. Ces textes éveillèrent l'attention de Goehr au moment où il travaillait au cycle pour baryton TurmMusik. Cette œuvre, qui s'inspire de l'histoire de la construction de la tour de Babel, est donc en étroite parenté thématique avec Verschwindendes Wort.
Verschwindendes Wort fut créé le 22 janvier 2016 à New York. Le cycle, d'une durée de 35 minutes, y reçut de grandes louanges pour la combinaison de mystique et de transparence qui le caractérise.
Le sentiment que je veux éveiller est celui de la transparence : l'auditeur doit, dans les dimensions tant successives que simultanées de la partition, distinguer l'ancien sous le nouveau et le nouveau à partir de l'ancien. – Alexander Goehr
Outre Verschwindendes Wort, l'Ensemble Modern donne en création, dans les concerts de Londres et de Francfort, deux autres nouvelles œuvres d'Alexander Goehr, qui viennent compléter la Manere I de 2008 de manière à former un triptyque : à Manere II, pour clarinette et cor, succède Manere III, dans laquelle un violon vient transformer l'effectif en trio. Le mot Manere désigne, dans les chorals grégoriens, une sorte de mélisme couramment employé jusqu'au XIVe siècle, pour généralement disparaître ensuite.