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Œuvre de la semaine – Krzysztof Penderecki : Le Masque Noir

Une photographie en noir et blanc montre un dîner élégant avec des convives assis autour d'une table magnifiquement dressée. Les visages des personnes sont intentionnellement flous et méconnaissables, ce qui crée une atmosphère inquiétante et mystérieuse.

Y a-t-il justice et vengeance ? Cette question est au cœur de l’opéra Le Masque Noir ( « Die schwarze Maske » ) de Krzysztof Penderecki. Le 22 novembre 2024, la mise en scène de David Pountney fera sa première au Teatr Wielki à Varsovie, interprétée par le chœur et l’orchestre de l’Opéra National de Pologne sous la direction de Bassem Akiki.

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Œuvre de la semaine – Krzysztof Penderecki: Troisième Symphonie.

La Passacaglia, quatrième mouvement de la Troisième Symphonie de Krzysztof Penderecki fait partie intégrante du nouveau ballet Dürer's Dog du chorégraphe Goyo Montero, qui célèbre sa première représentation mondiale le 9 décembre au Staatstheater de Nuremberg.

La mise en œuvre de la Troisième Symphonie du compositeur polonais s'est déroulée sur plusieurs années. Dans les années 1980, Penderecki avait reçu une commande de la ville de Lucerne pour une œuvre symphonique. Il s'en acquitta sans délai, mais toutefois en ajoutant à cette création, outre l'actuel quatrième mouvement Passacaglia, un Rondo, qui plus tard en devint le deuxième mouvement. La création de ces parties initiales séparées eut lieu en 1988, jusqu'à la création, en 1995, de cette Troisième Symphonie de Penderecki sous sa forme intégralement achevée. Elle est conçue dans la tradition formelle du genre au XIXe siècle – qui répond au principe classique des caractéristiques conférées à cinq mouvements reliés entre eux par des éléments thématiques et structurels. C'est à Munich que l'œuvre fut finalement jouée pour la première fois, sous la direction du compositeur.

Krzysztof Penderecki – Troisième Symphonie : la célébrité d'un mouvement.


La réception par le public de la Passacaglia prochainement entendue à Nuremberg au cours de la représentation de Ballet possède elle-même sa propre histoire : ses notes répétées effrayantes et menaçantes sur un motif rythmique d'une grande dureté, au-dessus de la basse jouée sur un ré grave se trouva être idéalement adaptée au thriller de Martin Scorsese Shutter Island (2010), avec Leonardo DiCaprio. C'est ainsi que la Passacaglia devint l'un des motifs musicaux centraux du film, qui s'imprima dans l'oreille d'un public de millions de personnes.
Il ne suffit pas simplement de planter quelques arbres, encore faut-il qu'ils répondent à une forme et un ordonnancement. Il en va de même en musique : toutes mes œuvres possèdent une grande clarté de forme ; je ne suis pas un improvisateur. – Krzysztof Penderecki.

Deux autres représentations du Ballet Dürer's Dog  sont également prévues à Nuremberg le 12 et le 14 décembre. Le 14 décembre, une autre symphonie de Penderecki, la Deuxième Symphonie (Symphonie de Noël) est jouée à Budapest.

Œuvre de la semaine – Krzysztof Penderecki : Quartetto per archi no. 4

Le 11 décembre 2016 est la date de la création, au Wigmore Hall de Londres, du Quartetto per archi no. 4 (Quatuor à Cordes n° 4) de Krzysztof Penderecki. L'œuvre résulte d'une commande passée par le quatuor Belcea, fondé à Londres par la violoniste roumaine Corina Belcea. Initiée par le Wigmore Hall de Londres, cette commande est également soutenue par des lieux de concert de Bruxelles, Madrid et Varsovie, ainsi que par différentes fondations.

La relation avec le quatuor à cordes dans le parcours compositionnel de Penderecki se caractérise par d'importantes périodes d'interruption : les deux premiers quatuors – fondés sur l'improvisation expérimentale – ont été écrits à des dates rapprochées l'une de l'autre, dans les années 1960. Le troisième et le quatrième ont suivi un long moment plus tard, mais, de la même manière, ont été composés dans la proximité l'un de l'autre, en 2008 et 2016. C'est ainsi que ses quatuors peuvent représenter de manière paradigmatique les deux grandes phases créatrices de Penderecki, dont la différence stylistique ne trouve aucun égal dans l'histoire de la musique. C'est d'une certaine manière en guise de commentaire à cette évolution que se trouve paraître, en 1988, au beau milieu de cette "pause du quatuor", les très bref quatuor à cordes non numéroté et titré Der unterbrochene Gedanke (La pensée interrompue). Toutefois, presque toutes les œuvres de Penderecki peuvent être qualifiées comme datant du matin de sa vie :
C'est avant le petit-déjeuner que se situe le meilleur moment pour composer – on est alors bien frais. Je me lève normalement à 6 heures, quand tout le monde dort encore, et je me mets à écrire. M'exprimer par la musique reste peut-être la seule possibilité pour moi d'avoir un contact avec le monde extérieur. Mais j'en retire surtout un grand plaisir, sinon, je n'aurais pas écrit autant. - Penderecki

Peu après cette création sont prévues les premières auditions du Quartetto per archi no. 4 en Espagne (Madrid, le 13 décembre) et en Belgique (Bruxelles, le 15 décembre), toujours avec le Quatuor Belcea.

Œuvre de la semaine – Christian Jost: An die Hoffnung

Dans le programme de son concert d'ouverture, le 10e festival de Grafenegg (Autriche) présente la première audition mondiale du nouveau Lied avec orchestre de Christian Jost An die Hoffnung (À l'espérance). Commande du festival, l'œuvre est interprétée le 19 août avec en soliste Florian Vogt, et le Tonkünstler–Orchester Niederösterreich dirigé par Yutaka Sado. C'est là une des rares occasions d'entendre le ténor dramatique Florian Vogt dans l'interprétation d'une composition contemporaine. Son arrivée sur le devant de la scène eut essentiellement pour occasion sa prise de rôle de Lohengrin au Théâtre d'Erfurt en 2002 – et ce rôle reste aujourd'hui encore l'un de ses rôles fétiches.

Après Krzysztof Penderecki (2007), Heinz Holliger (2008) et Jörg Widmann (2014), c'est maintenant Christian Jost qui occupe la place de compositeur en résidence auprès du festival de Grafenegg. Dans ce poste, le rôle de Christian Jost ne se borne pas à proposer ses propres compositions, mais lui permet également de diriger le Tonkünstler–Orchester et lui confie la responsabilité de l'atelier de composition et de direction "INK STILL WET" ("L'encre encore humide"), qui, depuis 2011, a lieu tous les ans, et, cette année, du 1er au 5 septembre.

Christian Jost, An die Hoffnung – Un recours moderne à Beethoven.

C'est en 1804, sous son opus 32, que Beethoven mit en musique le poème An die Hoffnung issu de l'Urania de Christoph August Tiedge. Neuf ans plus tard, il retravailla et développa cette composition de Lied, et une nouvelle œuvre parut avec le même titre sous le numéro d'opus 94. C'est cette version tirée de la période de création tardive chez Beethoven que Jost a prise pour point de départ de son œuvre orchestrale du même titre. Dans la section centrale de l'œuvre, Jost conserve la partie vocale originale ainsi que certains éléments harmoniques. Mais le Lied de Beethoven est cependant recomposé au sein d'une partie orchestrale entièrement nouvelle, dont l'instrumentation est semblable à celle de la 9e symphonie de Beethoven. Cette dernière trouve également sa place dans le concert d'ouverture du festival de Grafenegg.
C'est un paysage orchestral construit sur des tierces mineures, une composition bouleversée, au rythme pressant, qui, orchestralement parlant, confère à "l'espérance" beethovénienne une certaine fragilité. Elle conflue en un voile d'interrogation fait de tendres clusters, tissé dans les dernières lignes de Tiedge : "Là-haut, est-il un ange qui attende et compte mes larmes ?" – Christian Jost

Outre la création de An die Hoffnung, Jost présente au début du concert du 19 août sa Fanfare pour 9 cuivres – autre commande du festival de Grafenegg donnée en création mondiale. Dans la suite du programme du festival, Jost dirigera, le 25 août, sa CocoonSymphonie. Le 28 août, Georgy Goryunov jouera lautlos, de Jost, pour violoncelle solo ; Portrait, pour violon solo, pourra être entendu le 10 septembre, interprété par Sophie Kolarz–Lakenbacher.